21 juin 2013


Déjà – Vu

 Sa journée au bureau avait été harassante, avant de rentrer chez lui, il flânait sur le grand boulevard; il voulait boire un drink avant de retrouver le calme et la solitude de son appartement.

L'air du soir le détendait, l'automne s'annonçait dans les couleurs des arbres et dans les vitrines de mode où les imperméables avaient remplacé les vêtements de plage.

Une bière bien fraiche chez Beny's  clôturera sa journée.

Il ne s'était pas rétabli depuis sa séparation d'avec Lia. Son corps était vide, son cœur gelé, son image le hantait et malgré son brusque départ sans explication et malgré tous ses caprices il la regrettait.

La bière bue doucement le réconforta, il se dirigea vers le parking pour récupérer sa voiture quand un claquement de talons le fit retourner, Lia, pas possible, elle lui ressemblait tellement, comme une sœur jumelle, un Déjà-Vu, un souvenir, il secoua la tête, pas possible, le même sentiment d'euphorie s'empara de lui comme quand il l'avait vue la première fois, la même magie….
   
Lia, la même chaleur qui envahit le corps, le même battement de cœur…..

Déjà-Vu, il pensa ébaucher un sourire, saluer, se présenter….mais…tout le reste, les bagarres, les réconciliations, les mensonges, les tromperies, les colères défilèrent devant ses yeux. Déjà-Vu, fera-t-il la même erreur….. Il pense… cette étrangère l'attire; lui fait bouillir son sang….un sourire…..

Déjà-Vu, combien de fois faisons-nous la même erreur, tombons dans le même piège…… Déjà-Vu……

Le Déjà-Vu n'est-t-il pas un signe d'avertissement….. Que pensez-vous….. Ou peut-être aimons-nous faire les mêmes erreurs, traverser les mêmes expériences, les mêmes souffrances.

La prochaine fois que le Déjà-Vu vous frappera, arrêtez-vous, respirez et ne vous laissez pas tenter; ou peut-être pourquoi pas. Souriez, tentez votre chance encore une fois…


13 juin 2013


Peut-être


Dans son immense château fait de vapeur aux couleurs de l'aurore, illuminé avec des chandeliers de pluie reflétant la lumière de la foudre, elle se promenait ce matin-là, un certain sourire dans ses yeux.

Sa longue robe blanche enveloppait son corps fluide et transparent, elle s'assit devant son immense écran qui lui refléta son image à laquelle elle sourit. Son sourire du réveil alluma l'écran et son regard se posa sur son monde.

Son monde changeait à une vitesse incroyable, les guerres, la nature qui se révoltait aux exigences de l'humain, l'abondance et la misère qui se côtoyaient comme une chose normale et sans solution, et pourtant…..

L'intelligence humaine dans laquelle ses gènes à elle réalisaient des merveilles. Des technologies nouvelles apparaissaient chaque jour dans tous les domaines. Certaines étaient catastrophiques et certaines voulaient la remplacer, l'envoyer à la retraite.

La remplacer, elle, dans une petite boite à écran lumineux, avec des milliers de points, qui au toucher s'ouvrait et montrait les nouvelles, la mode, les films, la TV et la route…la remplacer elle….haha…son rire se dispersait dans son château…..

Elle aimait cette heure matinale, où elle se délassait en regardant son monde, en partie son œuvre, elle cligna des yeux pour fermer l'écran…. Le contact se coupa comme prévu…. Puis une toute petite lumière…. Une étincelle….Un tout petit clic…. Elle sourit…l'écran s'illumina… l'image d'une enfant apparut, un sourire où il manquait deux dents, un doigt qui se lève en signe de victoire…..

Va-t-elle pousser la touche Delete… . Que pensez-vous? Nous sommes toujours là…


10 juin 2013


Orgueil

Sans prière, sans discours, sans larme et sans regret, le cercueil descendait doucement dans les entrailles de la terre noire gorgée d'une pluie torrentielle d'hiver.

Peu de gens assistant à cette cérémonie du dernier voyage. Pourtant il était connu dans la région, ses faits, ses gestes et sa photo paraissait continuellement sur tous les medias. L'annonce de son décès subit avait été annoncée dans tous les journaux avec les détails du lieu et de l'heure de la cérémonie. Sans raison apparente, l'espace du faire-part resta blanc Aucun rédacteur des journaux du matin n'y fit attention.

L'énergie de son orgueil était tellement puissante, que même après sa mort, elle avait arrêté l'encre du faire part de sa mort.

L'humilité l'accueillit tendrement à l'arrivée.

Il se défendit, la repoussa, se moqua de sa patience, lui tourna le dos. Lui l'orgueilleux voulait continuer la tête haute et le corps droit, elle le suivit, quand la chair disparut, quand seule la lumière de l'âme fut visible, près de la rivière, sur une feuille de lotus elle posa ce reste d'énergie, murmura une prière et poussa la fleur dans le courant …..


Le premier cri du nouveau-né fut un appel à l'amour …..