30 juillet 2013

Est-ce possible

Son père avait reçu la direction de la banque à Amsterdam. Par un jour gris, il avait rejoint le lycée au centre de la ville, il avait quinze ans.

 Le professeur l’introduisit et lui montra sa place, deux yeux bleus le regardèrent, il trembla. Adèle!

Ce fut le début de vingt ans de souffrance, de mensonges, de tromperies, d’amour et de haine.
À trente ans il divorça et partit s’installer dans un pays au soleil.

Deux ans plus tard il rencontra la douce Allegra, elle lui donna trois fils, ils vécurent tendrement et longtemps.


 À l’Age de soixante-neuf ans il s’écroula pendant sa course matinale. Il vit le noir, puis la lumière, le noir longtemps. Une ombre ouatée, un chuchotement, une main qui se pose sur son épaule, doucement il ouvre ses yeux, le masque d’oxygène lui couvre la bouche. « Chut ne parlez pas, je suis votre médecin, je vous ai opéré il y a une semaine, vous récupérez doucement, vous avez le cœur solide, la famille est dehors, votre femme est charmante, elle ne vous a pas quitté un instant. Tout ira bien, vous êtes fort, je commence par vous retirer le masque d’oxygène, calmez-vous je suis là, tout ira bien je vous assure », il regarde ces yeux bleus, il veut sourire, il respire sans le masque normalement, il lui sourit, elle jeune, je m’appelle Adèle je suis d’Amsterdam…



25 juillet 2013

La Vie

On regarde les anciennes photos, on cherche, on voudrait revivre ces moments que l’on croyait magiques. Une tranche de vie, dix ans, vingt ans, d’autres photos, d’autres paysages, d’autres émotions, des sourires, des rêves, on se souvient de ce que l’on avait oublié, des flashs de bonheurs, quinze ans!

On est là, entouré de boites pleines à craquer, de voyages, d’anniversaires, de diners, de champagnes et de cotillons. Des albums épais aux différentes couleurs où enfants et aïeuls se côtoient, éparpillés entre des feuilles transparentes, des cousins et des cousines, des tantes et des oncles, on se voit rarement, on est dispersé, parfois, pas très souvent, un faire-part d’une naissance ou d’un décès.

Un pc portable, des dossiers, des dates, des places, les photos sont plus belles, plus vivantes, plus nettes, pourtant ce sont encore des souvenirs, des joies, des larmes, des sourires, des rencontres et des déchirements.

On regarde, on ferme les boites, on range les albums pêle-mêle, les dossiers sur le pc dans la rubrique etc.

DELETE de la mémoire, on se redresse, nous sommes toutes ces périodes, nous sommes nous. D’autres moments, d’autres sourires, d’autres joies et larmes frappent à la porte, nous ouvrons….c’est la vie….


24 juillet 2013


                               Un ami Pour lequel j'ai ete sa muse le temps d'un souffle



Observez votre monde
Attardez-vous à la réflexion
Exprimez vos sentiments
Et vos sensations
Scrutez les nuances
Interprétez votre vision
De la réalité
Gravez sur le papier
Vos rêves et illusions
Entourez-vous d'images
De danses coloriées
Faites nous écouter
La musique 
De vos étranges mansardes
Branlantes et délaissées
De vos nudités issues
De cauchemars
De fantasmes
De quelque vieillard
Avide
De recommencer. 
Continuez donc...
Racontez
Photographiez
Souffrez et chantez
Cela est
Votre véritable bonheur. 

Levy Even
24 juillet 2013



14 juillet 2013



C’est quoi le Bonheur

Par un soir d’été sous un grand chêne, dans un café rustique d’un Parc, nous bavardions mon amie et moi tout en sirotant un café glacé.

Une brise légère faisait trembler les feuilles, une musique andalouse se propageait du café. Autour de nous toutes les tables étaient occupées, tout le monde bavardait silencieusement respectant l’immensité de la nature et les arbres centenaires qui nous protégeaient.

Mon amie me demanda « C’est quoi le Bonheur » peux-tu me le décrire ?
Je mis quelque instants à répondre puis : Le bonheur n’est pas une situation éternelle, cela sont des courts moments, des secondes, ou tout autour de nous s’efface et nous sommes là entièrement, quand toute l’existence se résume dans cette fraction de temps…

Ses joues s’inondèrent de larmes « peux-tu me donner un exemple » je la regardais et mon cœur se brisa pour elle, je compris que sa course vers le bonheur l’avait empêchée de vivre, ma main essuya ses larmes, je lui souris, lui caressais les cheveux, c’était sa vie, son destin je ne pouvais rien… et pourtant je lui expliquais, le bonheur est inexplicable et différent pour chacun, c’est un geste, une note de musique, la couleur d’une fleur, un sourire, le regard parfois d’un étranger, un certain coucher de soleil, la pluie qui efface nos larmes, un silence, c’est en nous, en la façon d’accepter le moment….

Une légère feuille vola et vint se poser sur ma main qui tenait sa main….je prie pour elle, pour ce moment qui est là et qui déjà fuit …..






8 juillet 2013

Presque Humain

Presque Humain

Le café Julie dans le quartier bohémien, je bavardais avec mon amie sirotant une bière fraîche, toutes les deux aimons cette rue étroite avec ses boutiques, ses galeries et ses trottoirs parsemés de tables à la clientèle cosmopolite.

Le soir venait à notre rencontre, des bougies se posaient sur les tables, une légère brise atténuait la chaleur.

Nous n’avions pas envie de bouger, une autre tournée de bière, nous échangions nos idées sur une certaine vue politique qui se propageait dans notre région.

Les vitrines s’illuminaient, chacune avec sa particularité, mon regard se posa sur la boutique en face de nous, le contrejour, les lumières, des reflets infinis sur la vitre, je regarde, je vois des miroitements qui se superposent, mon amie aussi regarde.

Nous arrêtons de parler, nous sommes englouties dans ce cosmos artificiel de reflets, et puis une apparition de spots éclairent deux mannequins d’une autre vitrine, le surnaturel nous fait frémir, ils sont Presque Humains, ils nous regardent à travers des dizaines de mondes différents, ils sourient presque…

Autour de nous le monde bavarde, bouge, se prépare pour le diner, les uns se lèvent, les autres arrivent, des groupes, des couples se forment et se séparent. Tous ces mouvements donnent la vie à ce monde imaginaire de reflets, nous avons l'impression que les mannequins, bougent, s’éloignent et s’approchent comme s'ils veulent se joindre à nous …

Nous nous regardons… la main dans la main nous traversons la rue vers la vitrine……..

Nous sommes presque Humaines, habillées de soie et de paillettes, tiens nos amies arrivent, la bouteille de champagne nous attend…..





2 juillet 2013

Couple

Couple

Il y a des thèmes qui reviennent plusieurs fois dans mes nouvelles, il se peut que je me répète, il se peut que j'ennuie mes lecteurs, il se peut que le déjà-vu déplait, mon Blog est mon miroir, je crois que ma vie se reflète en partie dans mes écrits.

Hier soir, avant de plonger dans mon sommeil, j'ai vu une photo devant mes yeux, une vieille photo, une photo virtuelle, pas une photo trouvée au marché aux puces ou dans un vieil album. 

Non une photo jaune, très vieille. Les rebords de la photo étaient abimés, déchirés, recourbés, pourtant l'image apparue était claire et vivante, comme si elle voulait que j'écoute son histoire malgré les craquelures du temps.

L'image d'un couple, pas une image traditionnelle, l'image d'un couple à mi-chemin de leur vie, lui, assis sur une chaise roulante en bois, les jambes coupées au-dessous des genoux, habillé d'un costume gris, le bas du pantalon flottant, une cravate, une chemise blanche, ses bras entourant la taille pas tellement fine de sa femme assise sur ses genoux. Elle, habillée d'une robe modèle fin du 19 siècle, ses cheveux relevés dans un chignon à la diable. Je crois que la photo a été prise par un membre de la famille car je sens dans l'atmosphère une nonchalance et un manque de perfection.

Mes yeux se ferment, le sommeil prend possession de moi, je lute, je veux savoir la raison de l'apparition de cette image. Sa survenue à un but, elle veut me raconter son histoire, je ne bouge pas de peur de la perdre, je l'écoute, elle me regarde et me raconte.

Je veux que tu changes notre passé, je veux que par la force de ta pensée notre histoire change, cette photo est un rêve, je veux qu'elle soit une réalité, je te prie, fais-le. Malgré tous mes soins il n'a pas survécu à l'amputation de ses jambes. Il avait 29 ans à sa mort et moi veuve a 27 ans. La guerre nous a surpris un an après notre mariage. Je voudrais que cela soit diffèrent, je désirerais qu'un de nos enfants soit celui qui a pris cette photo, notre fils l'artiste Jean, le cadet, les trois autres sont loin, chez eux avec leur famille Michel, Claude et Artémis (un drôle de nom, cela a été son choix je n'ai jamais compris la raison) Je voudrais avoir quatre fils avec lui, cette photo qui t'apparait doit être une vérité, fais le par la force de ta pensée…..

Je sombre dans le sommeil….un réveil tout brouillé de rêves, je trouve près de moi un cahier où les noms des enfants sont écrits, je me lève, je me brosse les dents, le premier café matinal, j'ouvre mon pc, mon premier mail, l'invitation d'une amie pour une soirée à l'auditorium, au programme les danses des couples dont l'un des partenaires est sur une chaise roulante…..avec photo d'un couple; elle assise sur ses genoux…

Un message, un rêve, un désir qui se réalise……. Un autre cercle