27 mai 2013


Un Rêve

Un drôle de rêve m'a surprise avant que le téléphone ne me réveille ce matin.

Un rêve qui me poursuit et me fait pleurer.

Une époque lointaine, une époque sans technologie, l'Afrique, pas tellement différente dans certaine partie d'aujourd'hui.

La brousse, le village, je me vois clairement, je suis la fille du chercheur d'eau, la plus jeune, le souffre-douleur de tous mes frères et sœurs; les coups ne manquent pas dans la famille, je suis nonchalante, j'aime rêver, me reposer à l'ombre et regarder les nuages danser dans le ciel.

Tout le monde travaille chez nous, moi j'aime danser et chanter alors je reçois des coups, je suis habituée, je ne pleure pas.

Mon père veut me vendre au fils du chasseur dans un village lointain, ma mère convoite la vache frêle qu'elle recevra en échange, je n'aime pas les chasseurs.   Leur corps dégage l'odeur du sang. La peur comme une couleuvre s'est installée dans mon ventre, elle me ronge, je n'arrive pas à manger, ma mère me force à avaler la nourriture, pour que je sois forte pour mon futur maitre.

Je veux partir, m'enfuir. Je cherche le chemin dans les étoiles. Le jour du mariage approche, je dois partir.

J'avance dans la brousse, mon corps couvert d'une sueur froide. Pour me protéger j'ai un bâton à la main, je suis une lointaine étoile, les hurlements des bêtes m'accompagnent.

Mon pied est pris dans un piège, un coup sur ma nuque le noir……

Le téléphone me fait bouger, je tends ma main, la main blanche de mon compagnons se pose sur ma main noire, nous laissons le téléphone sonner….

Le  temps maintenant est à la douceur……

Son corps dégage une odeur exquise…..






14 mai 2013


Le Mariage

Ils s'étaient connus par un jour d'hiver sur la plage. Lui courrait sa course journalière de dix kilomètres, elle, ramassait des  bois que la mer avait  rejetée pour ses sculptures. Leur yeux se rencontrèrent le tonnerre rugis au loin la foudre 
transperça leur âmes.

Deux mois plus tard ils se marièrent dans une petite mairie d'un village, elle habillée en bleu lui en jeans et chemise blanche, pour la cérémonie il lui offert un énorme coquillage en guise de fleurs.

Neuf mois plus tard elle donnait naissance à un garçon aux yeux gris comme la mer le jour de leur rencontre.

Un an plus tard à la même mairie ils signaient leur contrat de séparation, elle partit avec son fils à l'est emportant le coquillage et lui s'en alla vers le nord.

Trente ans après le fils se marie dans un des plus grands hôtels de la ville.

Un grand mariage, elle  très appréciée par le monde comme artiste, lui dirigeant un club de sport.

Ils ne se sont pas revus depuis le jour de leur séparation. Ils reçoivent les invites ensemble, sans se parler sans se regarder, elle a les mains moites, lui a un tic dans son œil.

Elle regarde son fils, et sourit, lui regarde son fils et se reconnait. Un orage d'été éclate dehors, un tonnerre fait trembler l'hôtel.

La réception fut une réussite.

Lui part vers le Nord elle rentre chez elle. 

L'éclairage envahit sa chambre, sur une table basse l'énorme coquillage est fendu end deux, un liquide gris-bleu s'est rependu…… 



2 mai 2013






La Porte

Nous étions en excursion dans une région montagneuse, nous visitions des villages, éparpillés dans les montagnes.

Comme d'habitude je m'éloignais du groupe et je me  perdais dans les ruelles.

Le troisième jour, nous étions arrivés au village, au sommet de la montagne après une longue marche difficile, dans une atmosphère brumeuse et humide. À notre arrivée au village un timide soleil perça la brume. Notre première étape pour soulager nos pieds et notre dos fut un semblant de restaurant où une femme obèse nous offrit un drôle de thé, avec des biscottes dures, à la saveur d'anis..

Notre guide, une jeune femme nous raconta l'histoire du village et nous laissa libre pour quelques heures de visiter à notre gré et si possible communiquer avec les villageois.

Le groupe se dispersa, moi solitaire, je tournais à gauche, pris une route étroite qui à première vue, était sans  intérêt quelconque.

 Je marchais lentement, admirant la nature et respirant l'air de la montagne. À dix minutes de marche, en face de moi une cabane se montra. Une simple cabane dont la porte était couverte d'un vieux tapis rouge flamboyant. Un vieil homme était assis sur un tabouret et fumait une pipe en bois. Il était gris et très vieux, il paraissait  sorti de la brume.

Je me dirigeais vers la porte, le rouge m'attirait. À mesure que je m'approchais le vieil homme se diluait dans la brume. Il disparut quand ma main toucha la Porte. Ma main se posa sur le tapis, la porte s'entrouvrit. Moi la curieuse je me faufilai à l'intérieur à la recherche du vieux.

Une cabane propre, au sol carrelé avec les pierres de la montagne, quelques meubles rudimentaires, un lit défait, mon regard cherchait le vieux. Je fis le tour de l'intérieur, et je le vis assis près d'une minuscule fenêtre fumant sa pipe, toujours brumeux, un visage à la peau ridée fortement et des yeux bleus, la seule couleur dans tout son être..

Il ne répondit pas à mon salut, changea de place s'assit près de la table, toujours enveloppé de brume, je m'assis en face de lui et lui sourit, ses yeux me regardaient et je crus voir une tendresse. Je tendis ma main il bougea vers son lit et s'allongea, la pipe était restée sur la table.

Je m'approchai, il me fit une place, ses yeux m'invitaient, je m'allongeai près de lui, il m'entoura de ses bras, ses yeux étaient doux, je fermai les miens.

Un dernier regard sur la Porte au tapis rouge flamboyant avant le retour

Mon guide me demande, si ma balade a été agréable, nos yeux se rencontrent, les siens sont bleu, je souris.........